Pour ceux qui sont constamment en quête d’adrénaline, il peut être difficile de trouver quelque chose de nouveau en hiver. Il est probable que vous ayez déjà conquis le ski alpin, le snowboard, le naturbahn et même quelques sommets d’alpinisme. Que faire ensuite ?
Le skikjöring pourrait devenir l’expérience la plus sauvage et la plus extraordinaire des loisirs d’hiver.
Histoire du skikjöring
Tout a commencé avec la ruée vers l’or à la fin du 19e siècle. Les chercheurs d’or revenus chez eux ont ramené une nouvelle méthode de déplacement avec des attelages de chiens, utilisée par les habitants autochtones des régions nordiques d’Amérique. Les immigrants scandinaves, pour leur part, ont apporté en Amérique une autre tradition : celle d’atteler des chevaux à des lugeons ou même des skis.
Compétition de skikjöring avec des rennes lors d'un festival ethnique dans le nord de la Russie
La première mention de l’utilisation d’un animal comme force de traction pour un humain sur “des skis” se trouve dans des sources persanes datant d’il y a des millénaires. Il s’agissait de chiens, et les lieux décrits géographiquement étaient l’Altaï, la Mongolie et le Kazakhstan.
Le mot skikjøring est norvégien et signifie “glisse sur skis”. À l’origine, cette pratique permettait aux postiers à pied de se déplacer beaucoup plus rapidement en périphérie et aux chasseurs de vérifier leurs pièges. Pendant des siècles, les rennes, les chevaux et les chiens ont été utilisés pour “tirer les skis”. Avec l’apparition des motoneiges et des remonte-pentes, le skikjöring est devenu un sport à part entière.
Chronologie sportive du skikjöring :
Dans les années 1900, le skikjöring à cheval arrive en Amérique du Nord. Sur le lac Placid (État de New York), en 1915 déjà, il devient le principal divertissement, captivant ensuite le carnaval d’hiver à Dartmouth.
En France et en Suisse, le pic de popularité a eu lieu entre 1912 et 1914. Dans les années 1950-60, les Européens attelaient déjà leurs skis à des motos et des voitures.
En 1928, la discipline fut présentée aux Jeux Olympiques d’hiver, aux côtés des compétitions de patrouilles militaires. Certaines sources avancent même des dates antérieures : 1901.
En 1930, dans le Wyoming et le Colorado, les courses en duo sur les rues enneigées des régions montagneuses de ces États deviennent une pratique courante.
Les soldats de la 10e division (“les soldats à skis”) revenus de la Seconde Guerre mondiale ont profondément développé ce sport aux États-Unis et posé les bases des compétitions professionnelles.
Aujourd’hui, le centre européen du skikjöring est Saint-Moritz, en Suisse. L’événement White Turf y inclut également des courses de chevaux sur neige, des courses de chars et d’autres sports d’hiver peu conventionnels. Aux États-Unis, les grandes compétitions ont lieu au Colorado, au Montana, en Oregon, au Wisconsin et dans le Dakota du Sud. Le skikjöring avec des chevaux et des chiens y est très populaire.
L’IFSS, ou Fédération Internationale des Sports de Traîneau à Chiens (dont le siège se trouve à Bruxelles, Belgique), sponsorise chaque année le championnat du monde de skikjöring avec des chiens. L’IFSS vise activement à intégrer ce sport aux Jeux Olympiques.
La discipline pourrait figurer sur la liste olympique en 2026, bien que les champions de skikjöring soient célébrés dans le monde entier depuis des décennies. C’est ce à quoi travaillent les organisations Skijor International, LLC et Skijor USA.
Skikjöring avec des chiens
Vous aimez le ski. Vous avez un chien pesant plus de 15 kilos. Parfait, vous pouvez faire du skikjöring ! C’est un loisir d’équipe, et pour réussir, vous devez communiquer sur un pied d’égalité avec votre compagnon à quatre pattes, apprendre quelques nouvelles commandes et vous équiper correctement. Faisons appel à des experts et passons en revue les bases du skikjöring avec des chiens : les commandes, l’équipement, les premières étapes.
Conditions préalables pour skier avec votre chien :
Votre animal doit aimer l’hiver autant que vous. Sinon, cela ne sera amusant pour aucun de vous deux. La passion incontrôlée d’un chien pour la course effrénée peut être un problème pour les propriétaires, mais pas dans ce cas.
Assurez-vous que votre chien est en bonne santé et n’a aucune contre-indication à ce type d’effort physique. Vos genoux et votre dos doivent également être en bon état.
Si vous êtes débutant en ski, ne commencez pas tout de suite à entraîner votre chien, car des chutes fréquentes sont inévitables. L’animal pourrait être stressé et perdre son intérêt pour le skikjöring avant même d’en apprécier les avantages.
Le skijoring peut être pratiqué avec n’importe quelle race de chien, mais le poids du chien doit être d’au moins 15 kg. Même un petit compagnon plein d’enthousiasme ne sera pas une option sûre pour sa santé.
Les commandes de base doivent être parfaitement maîtrisées. Apprendre quelques nouvelles commandes spécifiques au ski ne sera pas difficile. Une réaction rapide est la clé du contrôle et de la prévention des blessures. La partie la plus difficile est d’expliquer à votre chien qu’il est autorisé à tirer sur la laisse lorsqu’il est en harnais, mais pas le reste du temps.
Vous aurez besoin d’une ceinture et d’une longe élastique. Une ceinture de sport ou d’escalade peut convenir, mais l’idéal serait d’investir immédiatement dans une ceinture spécialement conçue pour le skijoring. La longe doit comporter une partie élastique afin de prévenir les chutes et les blessures en cas de départ brusque. Nous reviendrons plus loin sur l’équipement.
Un harnais de qualité et confortable est indispensable. Pour des sorties longues, vous pourriez aussi avoir besoin de vêtements adaptés ou même de petites chaussures pour chien.
Équipement pour le skijoring
Vous ne pourrez pas vous passer d’une paire de skis de fond, mais il n’est pas nécessaire d’avoir un équipement trop élaboré. Par ailleurs, la grande majorité des animaux appréhendent un peu les skis ou tentent de jouer avec, c’est pourquoi il est judicieux de “familiariser” votre chien avec l’équipement à l’avance.
Un harnais est l’élément le plus important de l’équipement. Le chien doit s’y sentir à l’aise et en sécurité. Il ne peut pas s’arrêter à tout moment pour vous demander d’enlever ce qui pourrait l’irriter. Vous pourriez aussi fabriquer votre propre ceinture pour skijoring et canicross, ainsi qu’un harnais.
Dans un premier temps, vous pouvez faire porter le harnais lors des promenades habituelles. Cela permettra à votre chien de s’habituer à cette sensation. Bien sûr, la familiarisation doit être accompagnée de félicitations et de friandises. Cela vous donnera aussi l’occasion de vérifier la taille et le confort de l’équipement sans risquer d’abîmer le premier essai avec un frottement au niveau du cou ou des flancs de l’animal. Ne laissez jamais votre chien sans surveillance avec le harnais.
Les chaussures pour chien restent une question controversée. Si vous ne prévoyez pas d’habituer votre compagnon à porter des chaussons, vous devrez régulièrement examiner ses pattes pour détecter d’éventuelles blessures dues au gel. Mais pendant des sessions de skijoring, les chaussures peuvent être tout à fait justifiées.
Enfin, prévoyez également un récipient pour l’eau. Ne laissez pas votre chien manger de la neige, même si l’endroit vous semble propre. Le risque de blessures dues à des éclats de verre ou d’autres objets coupants demeure, sans parler d’une éventuelle hypothermie.
Par où commencer ?
Si vous êtes débutant en ski, il serait judicieux de prendre quelques leçons pour apprendre à évoluer en terrain varié. En hors-piste ou en terrain isolé, vous serez confronté à de la neige profonde, et votre chien pourra vous aider à tracer un chemin. Dans ce cas, des skis larges à bout relevé seront nécessaires.
Certains chiens se sentent tout à fait à l’aise dans un harnais, car cela stimule leurs instincts naturels. D’autres auront besoin de plus de temps pour s’entraîner et comprendre ce que vous attendez d’eux. Ne vous découragez pas si votre animal s’excite un peu trop au début – soyez simplement patient.
Les premières sorties doivent être courtes et se terminer avant que votre compagnon à quatre pattes ne montre des signes de fatigue. Cela permettra de garder son intérêt intact. Choisissez des pistes bien préparées ; les chiens préfèrent tracter sur des itinéraires simples ou familiers. Un parc local peut être un bon point de départ.
La méthode la plus efficace pour apprendre le skijoring à votre chien est de skier avec un autre chien qui le fait déjà – votre compagnon apprendra en imitant. La partie la plus difficile sera de lui faire maintenir une vitesse constante. La première étape consiste à l’habituer à une certaine tension sur la longe : au départ, vous devez légèrement tendre la corde pendant quelques secondes pour qu’il comprenne qu’il doit avancer sans simplement réagir au relâchement de la tension. Vous pourriez avoir besoin de l’aide d’une autre personne pour maintenir l’animal au début. D’ailleurs, il existe de nombreuses ressources qui expliquent comment apprendre à votre chien à tracter (aussi étrange que cela puisse paraître).
Les commandes de base pour le skijoring
Pour communiquer efficacement avec votre chien pendant vos sessions, il est nécessaire d’apprendre quelques nouvelles commandes. Vous pouvez inventer vos propres mots ou utiliser les termes traditionnels souvent employés par les skieurs dans d’autres pays.
- “Line Out” : le chien prend la position de départ et tend la corde. Le départ ne doit jamais se faire à côté des pieds du skieur.
- “Hike” ou “En Avant” : signal pour commencer à skier.
- “Gauche” et “Droite” : l’apprentissage des virages est plus facile sur des chemins avec des tournants inévitables. Certains chiens mettent quelques secondes à comprendre la commande, donc essayez de la donner un peu à l’avance.
- “Stop” : ralentissez d’abord, puis donnez cette commande. Parfois, les chiens interprètent la résistance des skis comme un signal pour tirer encore plus fort.
- “Easy” : ralentir l’allure.
- “Tourne” : effectuer un demi-tour à 180 degrés pour revenir au point de départ.
Peut-être que vous et votre fidèle compagnon Goofy ne deviendrez pas des champions de ski, mais vous passerez à coup sûr un moment formidable !
Skij
De quoi s’agit-il : un snowboarder ou skieur tente de tenir une corde de remorquage pendant qu’un cheval de course lancé à toute vitesse l’entraîne à 60 km/h sur un lac gelé ou un champ enneigé. Le cheval donne une traction brutale au skieur dès le départ, dont la tâche principale est de ne pas perdre l’équilibre dès le début du parcours. Parfois, la course se fait sans cavalier, ce qui rend l’activité encore plus extrême et incontrôlable.
Comme dans de nombreux sports d’hiver, les pratiquants de skijoring risquent des fractures des côtes, des jambes et des traumatismes aux genoux. Les chevaux ne répondent pas toujours aux instructions du cavalier et refusent souvent de suivre le trajet de la course. Dans le skijoring équestre, il n’y a ni stabilité ni contrôle.
Les compétitions de skijoring avec des chevaux se déroulent dans plusieurs pays, notamment en Pologne et en Russie.
Compétitions à Zakopone, Pologne, année 2014
Skijoring motorisé
Dans les années 1950, le remorquage de skieurs par des voitures ou des motos était assez populaire et immortalisé dans le film Le sport le plus dangereux du monde de 1954. Le skijoring motorisé a perdu de sa popularité pendant un moment, mais a récemment repris des forces en Lettonie, en Autriche et en Alaska.
https://www.youtube.com/watch?time _continue=3&v=fJessYxu8CE
L’événement phare du skijoring motorisé est l’Arctic Man Classic. Il s’agit d’une course par équipes composée de deux sportifs expérimentés : un skieur et un pilote de motoneige.
Arctic Man est l’une des courses de ski les plus exigeantes au monde. Le skieur démarre à une altitude de 5800 pieds et descend de 1700 pieds sur moins de deux miles jusqu’au fond d’un canyon étroit, où il retrouve son partenaire en motoneige.
L’année dernière, environ 13 000 spectateurs se sont rendus en Alaska pour admirer cet impressionnant spectacle.