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Structure d’un catamaran pour les aventures aquatiques à travers les yeux d’un amateur

À première vue, la structure d’un catamaran semble simple : deux flotteurs gonflables et un cadre entre eux. Cependant, ces éléments principaux, bien que peu nombreux, possèdent une multitude de nuances spécifiques que chaque amateur de descentes en catamaran doit connaître. Avec les informations adéquates, il devient plus facile de choisir l’embarcation en fonction des besoins, d’améliorer le modèle existant et d’effectuer des réparations en pleine nature.

Catamaran touristique prêt pour la descente Prêt pour la descente

Les embarcations regroupées sous le nom générique de “catamarans” sont conçues pour des missions différentes, allant des descentes tranquilles aux défis des rivières de catégorie 6 ( une liste des meilleures rivières, spectaculaires ou non, pour les descentes vous est proposée ici ). Chaque fabricant aborde différemment les questions de confort et de sécurité, ce qui se reflète dans les cadres, les flotteurs et les sièges des embarcations.

Il est impossible de comprendre tous les subtils détails et caractéristiques existants en lisant simplement le manuel qui accompagne l’embarcation. J’essaierai de dévoiler le sujet de la construction du catamaran touristique dans cet article.

Structure des flotteurs

Les flotteurs constituent l’élément clé de l’embarcation. Ils déterminent la stabilité, la capacité de charge et les performances. Il existe deux types principaux de flotteurs : monocoques et bicouches.

Comme leurs noms l’indiquent, cela se réfère à la quantité de couches de matériau qui composent chaque flotteur : une enveloppe hermétique unique ou une structure bicouche où une coque résistante protège une chambre gonflable interne.

Ces deux types ont leurs avantages et leurs inconvénients, et malheureusement, ils sont entourés de divers mythes entretenus par les fabricants.

Flotteurs monocoques

Légers, compacts et faciles à assembler. Fabriqués en matériau PVC de qualité pour embarcations, ils ne sont pas moins fiables que les flotteurs bicouches. Les jonctions renforcées lors de la fabrication garantissent leur robustesse, et en cas de besoin, une réparation sur le terrain à l’aide d’un patch spécial résout efficacement le problème. Réparer une structure monocoque est plus facile dans des conditions de terrain.

Les flotteurs monocoques sont également divisés en sections internes, de sorte que l’endommagement d’une section ne fera pas couler l’embarcation. Les tissus allemands VALMEX Boat Mainstream 1000 g/m² et Powerstream 1200 g/m², ainsi que HEYTex Boat H5559 1200 g/m², sont considérés comme de bons matériaux pour les flotteurs monocoques.

Tissu pour flotteurs monocoques des catamarans Tissu Valmex Boat Mehler pour flotteurs. Valmex 1200 grammes

Le seul inconvénient des modèles monocoques est que le matériau approprié à leur fabrication coûte plus cher que celui nécessaire pour les flotteurs bicouches, ce qui n’est pas rentable dans le cadre d’une production de masse.

Flotteurs bicouches

Un niveau gonflable hermétique est placé à l’intérieur d’une coque résistante. Ces flotteurs sont plus lourds à sec et gagnent encore du poids après la descente en raison de l’eau piégée dans l’espace interne entre les couches. Ils sont beaucoup plus difficiles à sécher et à ranger correctement : l’assemblage peut prendre plusieurs heures. Ils occupent également plus de place lors du stockage. Ils ne sont pas moins sensibles aux perforations que les monocoques.

La chambre interne est fabriquée avec un matériau léger de résistance moyenne. Elle reprend en partie la forme du flotteur principal pour éviter les plis inutiles, tout en étant légèrement plus grande. Grâce à cela, la chambre n’est pas entièrement gonflée à son maximum, et l’absence de pression réduit la charge sur les coutures. Les meilleurs tissus sont le Viniplan 6331 boat finlandais 550 g/m² et le VALMEX Boat Life raft 7326 500 g/m².

Kit de réparation pour les bateaux et catamarans en PVC Kit de réparation MEHLER PLASTEL® boat TE 70

Pour les réparations, l’usage de PVC PLASTEL boat TE 90 et TE 70 a fait ses preuves : il adhère parfaitement et offre une résistance exceptionnelle (2800/2800N sur une bande de 5 cm). En revanche, pour la colle, les fabricants utilisent principalement des solutions bicomposants. Un des compromis viables : la colle française BOSTIK.

Forme des flotteurs

Les premiers catamarans étaient équipés de flotteurs à la forme simple, semblable à un cigare. Leur fabrication est relativement facile, et si l’on souhaite augmenter le volume, il suffit d’apporter quelques modifications au patron sans nécessiter de calculs complexes.

Ce type de flotteur convient parfaitement pour y fixer un pont ou des équipements pour un moteur ou une voile, ce pourquoi les catamarans de type “saucisse” restent un choix idéal pour les amateurs de tourisme non extrême.

Big Fox Camel de Raftmaster Flotteurs de type camel

Les modèles sportifs pour deux personnes sont souvent conçus en style « camel » (chameau). Ce nom provient des bosses situées à la proue et à la poupe du bateau. La partie centrale, où prennent place les rameurs et les bagages, est abaissée. Ainsi, le centre de gravité de l’embarcation est situé plus bas, ce qui la rend plus stable et maniable. En outre, les bosses protègent partiellement les sportifs des vagues opposées.

Nombre de sections

La capacité interne est souvent équipée de cloisons, divisant le volume en plusieurs sections indépendantes. Cela augmente le poids du catamaran et, lors du montage, chaque section devra être gonflée séparément. Cependant, même si le bateau subit une brèche, une quantité importante d’air reste dans le flotteur, permettant aux rameurs d’amarrer le bateau eux-mêmes sur la rive.

Volume

Une caractéristique importante, déterminant la charge maximale du bateau et sa capacité à franchir des obstacles. Un grand flotteur traverse facilement des rouleaux d’eau modérément difficiles et, avec une bonne coordination de l’équipage, des tourbillons moussants périlleux. Il ne se retourne pas sous l’effet de vagues puissantes, en bref, dans toutes ces situations, ce type de catamaran se distingue par une grande stabilité.

Grand et petit catamaran Capacité de charge des catamarans en fonction du volume des gondoles. Charge maximale pour Urex Touriste-1 : 350 kg, pour Bereg К6 : 1700 kg.

Plus le volume des flotteurs est important, moins le bateau est maniable, ce qui signifie qu’un catamaran lourd se sentira mal à l’aise dans des sections de slalom.

Caractéristiques supplémentaires

  • Ouvertures pour réservoirs gonflables, qui peuvent avoir différentes conceptions. Par exemple, une valve auto-obturante (modèles de « Raftmaster »), une fermeture zippée (« Baseg »), ou des charnières de type piano (« Svarog »).
  • Fixations des longerons. Certains bateaux ont un cadre avec laçage, pour lequel des crêtes spéciales avec des œillets sont situées sur les côtés des flotteurs, permettant de passer une corde. Ce système a un défaut : la corde peut facilement être sectionnée, par exemple en frappant un rocher. C’est pourquoi de nombreux fabricants proposent une autre méthode : un couloir le long du flotteur. Cependant, cette option est souvent compatible uniquement avec le cadre « d’origine », ce qui rend difficile le remplacement d’un tuyau endommagé par, par exemple, un bâtonnet en bois. C’est pourquoi les fabricants combinent parfois les deux systèmes : couloir et crêtes.
  • Poches, poignées. Pour le confort des utilisateurs de catamarans, les flotteurs peuvent être équipés de poches spéciales pour une corde de secours, une pompe ou un kit de réparation, ainsi que de poignées pratiques pour soulever le bateau ou s’y accrocher lorsqu’on se trouve dans l’eau.
  • Fabrication sur mesure. Les fabricants proposent des modèles standard, mais beaucoup sont prêts, sur demande, à apporter des modifications aux constructions existantes. Par exemple, on peut demander à intégrer des cloisons internes dans le réservoir gonflable si elles manquent, ou choisir un matériau plus robuste pour le fond. Certains souhaitent augmenter les pièces d’usure, renforcer les coutures, ou ajouter des poignées. Ces améliorations permettent d’obtenir une embarcation personnalisée.

Cadre

Une composante tout aussi importante, influençant la solidité structurelle du catamaran. Le cadre doit être léger, fiable et solide pour ne pas se casser lors de chocs, une qualité qui peut être atteinte de diverses manières. Commençons par le matériau adéquat pour le cadre.

Matériau

Duralumin est utilisé plus fréquemment que les autres alliages. Les tuyaux D16T sont particulièrement recommandés, offrant un excellent rapport résistance/poids. Les cadres en titane sont rares, car malgré leur légèreté, ils sont généralement fragiles et représentent une exception à la règle.

Bois. Lors d’expéditions particulièrement ardues nécessitant de longues randonnées, de nombreux touristes préfèrent construire un cadre sur place à partir des ressources locales. Cela est possible uniquement dans les régions où des jeunes arbres adaptés peuvent être trouvés.

Cadre en bois Cadre en bois pour catamaran

Travailler avec du bois demande plus de temps que l’assemblage d’un cadre « standard », mais permet d’alléger considérablement le poids de l’équipement transporté. La structure en bois achevée est robuste et relativement légère, permettant au catamaran de franchir n’importe quel obstacle à la portée de l’équipage. Le bois est également une solution de secours en cas de casse, car il est souvent la seule ressource disponible pour réparer le cadre en cours d’expédition.

Forme et longueur

  • Cadre classique – constitué de segments de tube droits fixés ensemble. Les longerons sont fixés sur les côtés des gondoles et reliés par des traverses. Certains modèles sont équipés d’un tube de compression spécial sous le siège, nivelant la plateforme sous les genoux du rameur. Les extrémités de ce tube sont maintenues en place sous les traverses.

  • Tubes courbés. Certains modèles de catamarans, comme l’« Argout » de Triton, utilisent des tubes courbés. Ce design permet de former le flotteur et d’accroître la rigidité de la structure, mais présente des inconvénients. Par exemple, il est impossible de réparer un tel cadre en conditions d’expédition.

  • Longs longerons, disponibles en deux versions : tubes droits ou courbés. Ils augmentent la rigidité du flotteur, permettant au catamaran de tenir mieux son cap et de couper les vagues. Cependant, lors d’une descente dans un rouleau abrupt, des nez rigides peuvent s’enfoncer profondément, et l’eau peut pousser le catamaran en chandelle à l’avant. Par ailleurs, une poupe rigide, prise sous le rouleau, transmet l’effort à toute la structure, ce qui peut également entraîner une chandelle de la poupe.

  • Tenons courts, qui sont exclusivement rectilignes. Les extrémités avant et arrière des catamarans équipés ainsi sont souples, ce qui permet aux extrémités avant de « flotter » dans un rouleau, évitant une chandelle ou un retournement, tandis que la poupe, sous le rouleau, est poussée et repoussée. Cependant, cette stabilité dans les rouleaux a pour contrepartie une maniabilité moindre.

Méthodes d’assemblage du cadre

Connexion rigide avec des boulons. Les traverses et les longerons sont fixés par des boulons, ce qui rend le cadre rigide. Le catamaran devient alors très maniable et répond aux moindres actions des membres de l’équipage. Cependant, ce type de cadre est sensible aux charges déformantes.

Autres inconvénients de ce type de connexion : les boulons peuvent se plier, compliquant ainsi le montage et le démontage, et se perdre parfois. Par conséquent, il est conseillé de glisser quelques attaches supplémentaires dans le kit de réparation d’un catamaran à cadre rigide, par mesure de précaution.

Connexion par boulons et flexible Méthodes d'assemblage du cadre : boulons et attaches

Connexion flexible avec des attaches. Le cadre avec des attaches est plus facile à assembler : les éléments de connexion utilisés ici sont des liens avec une pièce en duralumin fixée par un manchon. Une autre option consiste à utiliser de simples bandes de caoutchouc découpées dans de vieilles chambres à air de voiture. J’ai même vu un cadre en bambou attaché uniquement avec du ruban adhésif.

Un cadre assemblé avec des attaches est plus flexible, tolère des déformations importantes et absorbe l’énergie des chocs. Cependant, l’embarcation réagit avec un léger délai aux actions des rameurs.

Traverses fixes et démontables

Les longerons étant longs, ils sont divisés en deux parties. Cela n’affecte pas la solidité du cadre, car les points d’assemblage ne subissent pas de fortes tensions. Cependant, pour les traverses qui subissent différents types de charges, la situation est plus compliquée.

Tube en une seule pièce : il est plus fiable que les pièces démontables. Cependant, même des matériaux solides peuvent se briser sous la pression des eaux puissantes. Il n’y a donc pas de raison de se priver de praticité.

Traverses démontables. La raison de leur apparition tient à la commodité et aux règles de transport des bagages, toujours plus strictes. Ainsi, de nombreux randonneurs ont opté pour des structures démontables : le paquet contenant les rames et le cadre devient plus court et se place facilement sur la troisième étagère (dans les trains ou autres moyens de transport). Cela complique cependant le montage et comporte le risque d’endommager les boulons contre des rochers submergés.

En général, cette conception prend de l’ampleur, et il n’est pas rare de voir sur des itinéraires nautiques des embarcations avec des traverses démontables. Certains randonneurs ont même eu l’idée de déplacer le point de jonction du centre vers les flotteurs, à un endroit où la charge sur le cadre est moins importante.

Sièges

Le nombre de sièges devrait idéalement correspondre au nombre de rameurs et être pair, car l’équipage est réparti uniformément entre les deux flotteurs. Toutefois, d’autres configurations sont possibles : sur un catamaran double de type “letton”, les sièges sont placés entre les coques.

Lors des descentes en eaux calmes, il est possible de faire asseoir les passagers sur des sacs à dos. Sur des itinéraires complexes, la position du rameur doit garantir à la fois sécurité et confort ; les sièges sont donc souvent fixés à l’avance sur la coque extérieure ou ancrés fermement à leur emplacement.

Engourdissement des jambes en position agenouillée : c’est un problème récurrent lors des descentes en catamarans. Sur les tronçons calmes, il est possible de se reposer en étendant les jambes, mais même débarquer de l’embarcation peut parfois être difficile.

La notion de confort varie d’un rameur à l’autre, mais une chose est incontestable : le siège doit être suffisamment élevé pour soulager la pression sur les genoux.

Sur les catamarans de sport, on retrouve deux types principaux de sièges : les « mitraillettes » et des sièges gonflables plus classiques :

  • Les “mitraillettes” doivent leur nom étrange au support qui rappelle un bipied de mitrailleuse. Cette conception est assez pratique, ne se dégonfle pas au mauvais moment, mais reste rare et est perçue comme une curiosité.
  • Les sièges gonflables, ou bancs, sont plus populaires. Ils sont faciles à assembler, pratiques et présentent un seul inconvénient : si le bouchon saute accidentellement, le siège se dégonfle. Cela arrive toutefois rarement, et cet accessoire a fait ses preuves.

Siège pour une embarcation siège-banc

Supports pour les genoux : ils sont une partie essentielle des sièges, maintiennent le rameur en place en l’empêchant de tomber, et facilitent le maniement des rames. Leur extrémité libre s’attache aux longerons et s’ajuste en fonction des besoins et des dimensions de chaque personne.

Les catamarans de la marque « Belraft » disposent même de deux sangles de chaque côté, bien que seules les personnes de grande taille puissent pleinement apprécier ce confort.

Sangles de fixation : elles peuvent retenir la jambe à divers endroits. Certaines personnes préfèrent qu’elles soient positionnées près du torse, tandis que d’autres préfèrent un appui au niveau du milieu de la cuisse. Ces choix sont individuels et chaque sportif ajuste les sangles en fonction de ses préférences, d’autant plus que les fabricants de catamarans offrent cette possibilité.

Position agenouillée Rameurs sur une coque en position agenouillée

Un élément supplémentaire des supports est la boucle de dégagement rapide, que l’on trouve notamment sur les modèles de « Raftmaster ». Elle permet de se libérer rapidement en cas de chavirement si des équipements ou autres éléments se coincent dans les sangles.

Éléments additionnels

Une plateforme ou une bâche est présente sur la majorité des modèles conçus pour des eaux calmes ou de lourdes charges. J’ai même vu des tentes montées sur des plateformes. Des sacs imperméables pour l’équipement sont également indispensables.

Tente sur un catamaran Tente sur un catamaran

Il peut être utile d’avoir la possibilité d’installer une voile ou un tableau arrière amovible pour moteur. En somme, il n’y a pas de limites à l’amélioration, et tant que des catamarans existeront, leurs structures continueront d’évoluer. Créer un navire universel adapté à tous les types de navigation semble peu probable, mais les modèles existants ont toutes les chances de s’améliorer.

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